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Thomas Morel - Les enchaînés

甛蜜蜜/영혼의 방부제◆

by Simon_ 2025. 1. 19. 21:25

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Thomas Morel - Les enchaînés

 

작가에 대한 지식없이 우연히 서점을 거닐다 표지와 제목에 눈길이 가서 집어들었다. 중국의 공장지대를 취재하러 간 레슬리창의 Factory girl이나 프랑스 북부지역의 선박에 직접 고용되어 일을 하고 경험을 공유한 Florence Aubenas의 Ouistreham을 떠올리게하는 책이다. 토마스도 직접 초콜릿공장에, 토요타 자동차공장에, 대출업체에, 콜센터에 취업해서 겪은 일들과 만난 사람들을 책에 담았다. 의류 공장에 많이 가본 내 시선이 어느 공장이든 항상 귀 기울이게 되는 것 같다. 담배피고 잠깐 커피를 마실 수 있는 짧은 휴식시간, 페이스북에 공유된 우스운 동영상을 끝없이 스크롤하면서 보던 태국 사람들. 

책에서는 표준어가 아닌 공장사람들이 쓰는 축약어나 발음이 새나간 단어들, 동사를 전부 반만 발음한 것들을 그대로 적어놓았는데 더 생생하기도 했다. 타바코에 가면 노동자 계층의 남자들이 항상 서로에게  Ça va Chef? 라고 Chef를 항상 붙이는데 공장에서 토마스가 발견한 Gros라는 단어랑도 어쩐지 맥락이 비슷했다. 이런 류의 르포르타주는 항상 사람사는 냄새가 나서 흥미롭다. 사람들의 피곤한 눈빛과 서늘하고 덤덤하지만 거만하지 않은, 애잔하지만 각자의 인생을 함부로 판단하지 않는 작가의 시선.            

 

‘Milliard’ Luc prononce ce mot entre quinze et vingt fois par jour. Misère, nom de diou, milliard d’être ici derrière cette chaîne. Tac. Tac. Pour illustrer leur vie enchaînée à cette ligne de chocolats, d’autres disent : ‘Ben, c’est l’usine quoi.’ L’usine. La chaîne. Tac. Tac. Milliard. Avec l’accent ch’ti, il faut appuyer sur la dernière syllabe et laisser le r final flotter dans les airs. p.33

 

En fait, je suis originaire de RDC, la République démocratique du Congo. Tu connais ? Avant, ça s’appelait le Zaïre.

J’avance de timides connaissance.

-Mais y a deux Congo, c’est ça ?

-Ouais. L’autre, c’est la République du Congo

Avant la colonisation, ces deux pays-là, c’étais un seul people, le Kongo avec un K. Et puis les Français et les Belges sont arrivés, ils ont coupé le territoire en deux Depuis que les colonisateurs sont partis, on se déteste. p.45

 

Le vendredi, on s’y arrête parfois pour fêter la fin de la semaine. On écluse des bières. Mis le vendredi seulement. Pas de dépenses superflues durant les quatre jours précédents. p.55

 

Une voiture est faite de 5,000 à 6,000 pièces différentes. Ce sont les pièces qui commandent l’organisation du travail : suivant les pièces, celui-ci est coupé en morceaux, réorganisé, fixé et maintenu dans un cadre très étroit. (…) Tans que ces pièces (…) nous seront imposées, quoi qu’on fasse, on ne pourra pas en sortir, il nous sera interdit d’en sortir. Satoshi Kamata, Toyota, l’usine du désespoir.  

 

-Ça va, Gros la forme ?

Dans l’usine, tout le monde s’appelle ‘Gros’ qu’on le soit ou pas. Je n’y coupe pas.

p.170

 

Le dernier gros arrêt remonte à trois ans. À l’époque, une panne dans le secteur peinture avait bloqué la chaîne pendant une journée. Le rêve.. La panne, toujours espérée come un don du Ciel. Ou, plus prosaïquement, comme l’absence du professeur le matin de l’interrogation écrite. Mais la panne ne vient jamais. Ou si rarement. p.181

 

-Quand un employeur voit qu’t’as bossé à Toyota, il te prendra beaucoup plus facilement. C’est la pire boîte dans l’industrie automobile, alors PSA, Renault, ils prennent.

-Et c’est comment chez Renault ?

-Comme ici mais en moins bourrin. Tu cours pas derrière les voitures. Les bagnoles, ells sont à l’arrêt, tu fais ton process et après tu valides. Remarques, des postes où tu cours après, y en a quand même. p.189

 

Dans le rush vers la sortie, je rattrape Asma, avec laquelle j’avais sympathisé lors de notre formation. Asma, 37ans, qui triait les carottes et les lapins éventrés en Bretagne. Souvent, de loin, je la vois pousser des chariots de métal blanc bien trop lourds pour elle, remplis d epièces composant les systèmes de freinage du train arrière. Son boulot est particulièrement physique, ses bras maigrelets flottent dans sons polo bleu ciel Toyota trop grand, mais elle ne cale jamais. Au bout des huit heures, on a toujours l’impression qu’elle va s’évanouir. Je la vois, la mine triste, le regard épuisé. p.196

 

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