Vivian Gornick _ La femme à part
제목이 너무 달라서 한글로 이미 읽은 비비언 고닉의 책인데 주문을 해버렸다. 읽다가 도중에 정신차리고 보니 이미 어디선가 읽은 내용이다. 고닉의 에세이들이 다 비슷한 문체이기도 해서 다른 언어로 읽는 그녀의 또 다른 에세이라는 생각으로 다시 읽었다. 생각보다 집중이 잘 되어서 출근 전에 조금 읽고, 주말에 가끔씩 카페에서 읽었더니 금방 다 읽었다. 같은 출판사에서 번역한 Attachement feroce도 주문해뒀다. (이건 한글판으로도 아직 읽지 않은 책이라 기대가 된다)
시니컬하고도 다정한 단상들, 가볍게 생각하기 좋은 단문들이 많다. 허무하게 짧은 스토리도 있지만 그런 것들이 삶이라. 관계에 대한 성숙한 관점들에 밑줄을 친다. 정치적 입장이나 계급, 관심사 취향의 시선에 상관없이 관계에 있어서 중요한 건 성향이나 기질의 문제다. 공감대와 상대방을 헤아리는 마음의 결의 문제.
Un jour, je suis allée à Florence avec ma nièce.
‘’C’était comment? me demanda Leonard.
-La ville est splendide. Ma nièce est formidable. Ce n’est pas évident de passer vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant huit jours avec quelqu’un, mais nous avons fait un beau voyage. Nous avons arpenté les rives de l’Arno sur des kilomètres. Ce fleuves est manifique.
-C’est triste, reprit Leonard, que tu trouves agaçant de passer du temps avec ta nièce.
p.12
Les yeux brillants, elle me glisse: Tu me manques ! d’un air mélancolique, comme si nous étions des amants séparés par la guerre et des forces qui nous dépassent. J’acquiesce, j’avance. Ces gens et moi allons nous étreindre avec bonheur ; sans ressentir de griefs, ni même une ébauche de reproche. En effet, il n’y a là aucune raison d’avoir des griefs. Telles les pièces d’un kaléidoscope, nous nous sommes simplement déplacés dans le schéma des échanges intimes. La plupart de ceux qui, il y a de temps encore, se voyaient régulièrement, ne se croisent plus à présent que par hasard dans un restaurant, un bus, lors d’une fête de mariage dans un loft. Et pourtant, même avec quelqu’un que je n’ai pas vu depuis des années, l’intensité peut renaître et nous conduire à nous voir toutes les semaines pendant six mois. p.22
Lorsqu’il est seul, tout homme est sincère, écrivait Ralph Waldo Emerson. Mais dès qu’il y a une seconde personne, c’est le début de l’hypocrisie … Ainsi, par nature, un ami constitue un paradoxe. p.41
Pour un oeil non averti, la vigueur du lien entre Emma et moi aurait pu paraître troublante. Elle était une vraie bourgeoise, moi une féministe radicale sans le sou. Elle avait un mari, des enfants et un poste important. J’étais doublement divorcée, je n’avait pas de descendance, et je vivais l’existence marginale d’une personne qui travaille en free-lance. Sous ces réalités si différentes, cependant, une indéniavle influence nous attirait l’une vers l’autre.
Ensemble, nous pouvions appréhender ces clauses de la condition générale qui englobaient nos cas particuliers. Emma avait choisi la voie de la famille, je l’avais rejetée; elle aimait la bourgeoisie, je la haïssais. Elle craignait la solitude, je la subissais. Et pourtant, à mesure de nos échanges, nous comprenions que le sujet essentiel était en fait de savoir comment nous en étions arrivées là. Quand nous discutions de l’épuisement de l’amour, de l’angoisse du travail, de l’odeur des enfants et du goût de la solitude, nous parlions en réalité de la quête de soi, et de trouble qui surgissait à la simple énonciation de la question ‘’Qu’est-ce que soi ? Où est-ce ? Comment poursuit-on ça, y renonce-t-on, le trahit-on ?’’ Ces questions concentraient nos inquiétudes les plus profondes. La conscience comme valeur primordiale était ce que nous explorions ensemble, avions-nous découvert. p.61
Comme mon amitié avec Emma se désintégrait, je me suis souvenue de Winston Churchill qui déclarait que les amis permanents n’existent pas, seuls les intérêts le sont. Même si je savais que Churchill voulait ainsi dire que l’ambition mondiale dépasse les loyautés personnelles, je me rappelle avoir pensé : il se trompe, il n’y a pas non plus d’intérêts permanents. C’étais l’inconstance de nos ‘’intérêts’’ en mutation qui avait eu raison d’Emma et moi. Notre vie intime, déclare William James, a une consistance liquide, versatile, elle est en mouvement et en transition perpétuelle. Les transitions, spéculait-il, sont notre réalité, et il en conclut que l’expérience ‘’se nourrit des transitions’’. C’est une affirmation difficile à digérer, encore plus à accepter, et pourtant, elle est terriblement vraie. Sinon, comment comprendre le changement mystérieux dans les sympathies affectives, si bien qu’à tout moment de notre vie, un mariage, une amitié, un lien professionnel déjà menacés à plusieurs reprises se terminent ‘’d’un coup’’ ? p.63
Comment, me demandai-je assise seule tard la nuit, pouvons-nous être si proches tout en étant si éloignés ? Nous étions tous deux raisonnables, intelligents, cultivés. Nous mettions le même bulletin de vote dans l’urne, lisions les mêmes recensions dans le Times. Ni l’un ni l’autre ne travaillait dans l’immobilier ni pour la municipalité. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Or la réponse à ces questions était toujours la même.
Une conversation agréable n’est pas liée à une communauté d’intérêts, ni à une préoccupation de classe, ni à des idéaux communs. C’est une question de tempérament qui fait dire au flatteur: ‘’Je vois très bien ce que tu veux dire’’, et au chicaneur : Je ne comprends rien à ce que tu racontes.’’ Lorsque les tempéraments s’accordent, la conversation est fluide et ininterrompue ; lorsque ce n’est pas le cas, on marche sans cesse sur des oeufs. p.91
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