Les échoués_Pascal Manoukian
Philippe Dalenbert의 책을 다음으로 추천받아 읽게 된 난민에 관한 또다른 소설이다. Mur Méditerranée가 난민들이 유럽으로 건너오는 여정을 담은 이야기라면 Les échoués는 그들이 프랑스에 도착해서 삶을 살아내는 모습을 보여준다. 목숨을 걸어 작은 배에 몸을 실어 다다른 곳에서 마주한 또 다른 모험과 고독을.
책에서 외로움을 투명하게 보여준 장면이 있는데 ‘Chanchal이 어떤 몇일은 그 누구와도 말을 섞지 않았다’라는 문장이다. 처음 호치민에 발령을 받고 나서 회사에 가지 않는 주말에는 아무말도 안 하는 날이 있었다. 요즘도 물론 약속이 없으면 그런날도 있겠지만 그때는 아직 그런 외로움이 익숙하지 못해서 저녁쯤 되면 오늘은 그 누구와도 대화를 하지 않았구나를 인식하던 날들이었다. 그때는 그런 마음을 감추려고 책을 많이도 읽었다.
일로나 덕분에 몰다비라는 나라에 대해 조금 알고 있어서 러시아어를 쓰는것과 루마니아와 국경을 접하고 있는 간단한 내용이 나왔는데도 반가웠다. Sentier에 자리잡은 유대인들에 관한 묘사도 눈길을 끌었는데 실제로 원단을 사러 가면 토요일에는 종교적인 이유로 모든 가게가 문을 닫기도 하고, Les etoffes에는 1평 남짓한 탕비실에 기도를 드리기 위한 카페트가 있고, 가끔 기도를 드리는 사장님의 엎드린 뒷모습도 봤다.
Ici, il construisait des maisons et habitait dehors. p.11
여기서 그들은 집을 짓지만 정작 그들은 밖에서 살았다.
Avant de sauter le pas. Chanchal avait tout envisagé du voyage: la crasse, la peur, la violence des passeurs, les vols, la faim, la cupidité, les risques de noyade, les poux, la gale. Pas cette solitude-là. Certains jours, il ne prononçait pas une seule parole. p.37
결정을 내리기 전에 Chanchal은 이 모험의 모든 경우의 수를 생각해 봤다. 고난, 두려움, 폭력, 배고픔, 허욕, 익사의 위험, 이나 옴. 하지만 이 고독은 미처 헤아리지 못했다. 어떤 날들은 그 누구와도 말을 섞지 않았다.
Trois choses important quand on est clandestin. Conserver de bonnes dents pour se nourrir de tout, avoir des pieds en bon état pour être toujours en mouvement, se protéger du froid et de la pluie pour rester vivant. Le reste est superflu. La propreté, l’estime de soi, l’apparence, le confort, il faut savoir renoncer à tout. p.47
Les animaux et les clandestins ont des besoins communs: vivre cachés au milieu des vivants, à proximité d’une source d’eau et de deux lignes de fuite. p.84
Pourquoi fallait-il qu’Iman grandisse ailleurs, loin de cette beauté… Par quelle injustice devait-elle fuir et s’entasser dans une banlieue de Paris ou de Milan, condamnée à garder les enfants des autres ou à passer l’aspirateur la nuit dans des bureaux déserts, sans jamais croiser ceux qui remplissaient les poubelles qu’elle vidait… p.90
아이들을 누군가에게 맡기고 한밤중에 사막같은 사무실에서 청소기를 돌리며, 그녀가 청소하는 쓰레기통을 낮동안 사용하는 사람들과는 전혀 마주칠 일도 없었다.
Le moldave est une langue aride, sans fioriture, rude et rustique, comme le pays qui en a fait le choix. Jusqu’à l’indépendance, les Soviétiques avaient imposé à la population de s’exprimer en russe. Entre eux, la plupart des Moldaves avaient continué à parler le roumain, la langue du pays voisin avec qui ils partageaient une longue histoire. p.120
Le Chinois s’appelait Woo. La quarantaine, petit et nerveux, il guignait toujours derrière son épaule, parlait du nez, avec un débit de mitraillette et sans jamais conjuguer les verbes. p.150
Veram et les rescapés arméniens avaient vendu leurs maisons pour s’installer à Belleville et mener une vie de petits-bourgeois, en ouvrant des ateliers où ils exécutaient de la coupe sur mesure pour des juifs du Sentier. p.168
Tout le monde plongea la main dans les plats. Les Afghans formaient des petites boulettes au bout de leurs doigts, puis les enfonçaient dans la bouche d’un geste du pouce. Virgil les imita. Il se régalait. Même leur cuisine avait du caractère. p.174
Définitivement, il s’agissait là d’un particulier. Un professionnel ne posait jamais la question; il imposait systématiquement un délai trop court. Aux clandestins de le respecter en travaillant jour et nuit, c’était une autre façon de réduire les salaires, une manière insidieuse de reprendre d’une main ce que l’on avait déjà terriblement négocié de l’autre. p.186
Les enfants engageaient des nounous à prix d’or pour faire garder leurs enfants pendant que leurs parents s’ennuyaient dans des club du troisième âge-avant de dépenser de fortunes dans des maisons où ils mouraient. Ça n’avait aucun sens. p.189
<Ça ne vous manque pas de ne pouvoir rentre chez vous?>
C’était comme le cancer ou le sida, on évitait le sujet de peur que ça ne porte malheur ou par honte d’être jugé sur ses fréquentations. p.197
Elle aimait tout ce qu’elle voyait, le geste élégant du patron pour avancer les chaises, la valse des serveurs en gilet noir, le brouhaha joyeux des conversations et surtout ce mélange de générations réunies autour des même cartes comme autour d’un texte sacré. p.219
Le sac appartenait à un clandestin, arrêté sur un chantier ou contrôlé dans le métro, puis expulsé avant d’avoir pu le récupérer. Un Moldave ou un Roumain, à en croire les crânes et la petite croix gravée, un Arménien peut-être. p.231
Le Turc sortit de sa veste la fausse carte d’identité grecque.
<N’oublie pas, on ne s’endort pas dans les trains, on ne fume pas sur les quais et on achète toujours un ticket!> p.240
Personne ne peut passer sa vie à vivre pour les autres. Tous les clandestins se torturent un jour avec ça. Pendant des mois, ils vivent dans l’abnégation, puis brusquement, sans savoir pourquoi, ils poussent la porte d’un restaurant, boivent, mangent à s’en faire mal au ventre; ils dévorent sans culpabilité aucune une part de l’argent péniblement économisé pour leurs enfants. p.274
Kim Thuy_Ru (0) | 2021.03.14 |
---|---|
Debout-payé Gauz (0) | 2021.01.22 |
Mur Méditerranée_ Louis-Philippe Dalembert (0) | 2020.08.19 |
Mãn_KIM THÚY (0) | 2020.05.01 |
수전손택의 말_수전 손택.조너선 콧 (0) | 2020.04.27 |
댓글 영역