영화를 보고나서 책으로도 읽고싶다는 마음에 못이겨 책을 구매했다. 노동근로자의 삶을 처연하도록 무덤덤하게 묘사한 기술들을 쫓아갔다. 피로가 찌든 얼굴들이나 부족한 잠에 짓눌린 새벽 출근길 풍경들. 봉제근로자들을 매일 보면서 '워킹푸어'라는 아무리 일해도 결국엔 하루벌어 하루먹고 사는 사람의 삶의 테두리를 곱씹게 되는 요즘인데(물론 월급쟁이인 나도 엄청난 차이가 있는건 아니지만..) 영화에서의 깜깜한 결말과도 비슷한 방식으로 책이 끝난다. 아무도 끝을 알 수 없는 것 어두운 터널 속에 갇힌 것처럼.
Florence Aubenas_ Le quai de Ouistreham
Autour, les gens s’agacent. Ils murmurent que cette femme leur fair perdre du temps. p.27
Je regarde le visage nu de la <vieille>, son chignon tiré, son jogging de marque repassé avec un pli, sa main serrée sur un sac en vernis noir. Elle doit être bien plus jeune que moi. p.27
Ils vont nous expliquer ce qu’est le travail d’un agent d’entretien et avertissent: <ça n’a rien à voir avec ce que vous croyez>… <La qualité principale consiste à travailler vite. La société de nettoyage vend des heures de ménage aux différentes sociétés qui font appel à elle. Vous intervenez généralement hors de la journée de travail des autres employés, c’est-à-dire très tôt, ou très tard. Si vous vous accrochez, vous arriverez à trouver quelques heures le matin dans une boîte, quelques heures le soir dans une autre et, parfois, des contras par à-coups au milieu. Il faut en vouloir pour évoluer. Les employeurs exigent des compétences.> Puis elle demande: <Qu’est-ce que c’est, les compétence?> Elle attend un peu, finit par répondre elle-même: <Un ensemble de savoir, de savoir-être, de savoir-faire>
Ma voisine se penche vers moi: <J’ai bien fait de rien dire.>
D’autre diapositive défilent.
<Attentions, pour travailler dans les hôpitaux, il faut savoir lire et écrire. C’est presque obligatoire parce qu’il y a souvent des listes de consignes à consulter et appliquer.> <Dans un centre commercial, il peut y avoir la honte d’être vue en blouse par ses connaissances qui viennent faire des courses. Il faut être au clair avec son métier. Souvent les lieux sont salis tout de suite: vous venez de nettoyer et quelqu’un vomit exactement au même endroit. On a l’impression de n’avoir aucune reconnaissance de son boulot.> p.51
Je range les documents concernant <ma situation.> Tous les chômeurs en ont un, même ceux qui ne savent ni lire ni écrire. C’est notre signe distinctif. p.72
Comme moi, elle vient d’être embauchée. Son homme, non. Il l’accompagne parce que sans elle il ne sait pas quoi faire. Il s’ennuie. Dans leur couple, Marilou est la femme de tête. p.86
Personne n’a assez dormi, chacun garde le nez dans son reste de sommeil, le visage sans couleurs et encore froissé de la nuit, les cheveux alourdis. Peu de mots, même pour demander une cigarette. Quand l’un sort un paquet, les regards quêtent, les mains se tendent, des hochements de tête miment un merci, parfois un reniflement. Les gestes ressembles à des frissons, tremblants et raides, tendus contre l’humidité qu’on sent prête à se faufiler entre les couches de vêtements, à chaque mouvement, comme des doigts glacés jusqu’à la peau tiède. p.88
<Vous deux, là, vous allez faire les sanis.> C’est le premier mot que j’apprends à bord. Sanis veut dire <sanitaires> qui lui-même signifie <toilettes>. Faire les sanis, c’est laver les toilettes, tâche majoritaire à bord et exclusivement féminine. Parfois, on dit à un employé homme: <Tu vas faire les sanis>, mais ça ne se réalise jamais, c’est forcément pour faire une blague, même avec les fortes têtes ou les souffre-douleur. Les hommes passent l’aspirateur, l’autolaveuse, nettoient les restaurants ou les bars, dressent les couchettes pour les traversées de nuit. Jamais ils ne frottent la cuvettes des WC. p.90
Mme Fauveau a un visage allongé et un peu triste, aux traits estompés, comme fondu par la vie.
Je vous comprends. C’est vrai: comment définir une motivation dans ce secteur? Ici, mes collègues me disent que ça les détend de faire le ménage le dimanche. Moi, franchement, je préfère me mettre sur le canapé avec un livre. p.162
J’ai l’impression de passer mon temps à rouler, en pensant sans penser, la tête traversée par des combinaisons compliquées d’horaires, de trajets, de consignes. Se souvenir d’arrêter l’alarme en arrivant à tel endroit, prendre la sortie sur la voie rapide pour aller dans tel autre, remettre les clés du local dans leur cachette, ne pas oublier de sortir la poubelle de la cafétéria. p.199
Mais il y a chez elle quelque chose de juvénile, une fraîcheur dans le rire, une manière de regarder bien en face. p.230
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