Annie Ernaux _Regarde les lumières mon amour

Annie Ernaux _Regarde les lumières mon amour

Annie Ernaux _Regarde les lumières mon amour

 

제목만으로는 전혀 내용을 유추할 수 없는 책이었다. Poche버전의 일러스트를 보고 궁금해서 들춰본 책뒷표지의 설명을 읽고 궁금해진 책이다. 르포타쥬 성격이 드러나는 것 같다가도 작가의 에세이에 더 가깝지 않을까 싶다. 작가의 말마따나 교외의 커다란 슈퍼마켓에서 거장의 문학이 탄생하진 않았을만큼 누구에게나 매력적인 장소는 아니다. 아니에르노는 이 책을 쓰기 위해서 원래부터 장보러 다니던 Auchan이지만 사람들을 더 유심히 관찰하기 시작한다. 나도 장을 보면서 계산대 앞사람의 장바구니를 훔쳐보는 일을 오래전부터 즐겨왔다. 아무런 재료없이 딸랑 스파게티면과 소스만 일주일치 사가는 남자. 술병이 가득찬 카트. 초록색 BIO로고가 적힌 상품들만 쏙 골라서 담은 여자. 

 

어떤 단락에서는 사람들의 인종을 덧붙이는 건 불가피하다는 의견을 표시했는데 ‘젊은 흑인여자’가 아닌 ‘젊은 여자’라고 적는다면 문학의 세계를 지배하고있는 백인이 디폴트이기 때문에 전부 자연스럽게 백인여성을 상상한다는 근거였다. 너무 정확한 지적이긴 했지만 백인여자가 직접 이런 말을 늘어놓으니까 잘난체한다는 생각이 잠깐 비집고 나오는건 어쩔수 없다.  

 

 

<Voir pour écrire, c’est voir autrement>

 

 

 

Ici, plus que partout ailleurs, difficulté à cerner et à qualifier l’instant présent, la signification de tout ce qui passe devant mes yeux en même temps que j’avance. Je ne vois des gens que leur corps, leur apparence, leurs gestes. Ce qu’ils mettent dans leur panier, leur caddie. J’en déduis plus ou moins leur niveau de vie. Me demeure invisible l’essentiel, dissimulé même sous les caddies débordants du week-end, cette évaluation incessante entre le prix es produits et la nécessité de se nourrir à laquelle sont astreints la plupart des gens. p.32

 

Le début de la richesse- de la légèreté de la richesse - peut se mesurer à ceci: se servir dans un rayon de produits alimentaires sans regarder le prix avant. L’humiliation infligée par les marchandises. Elles sont trop chères, donc je ne vaux rien. p.32

 

Les gens prennent des photos partout, tout le temps. À l’intérieur d’Auchan je n’ai jamais vu quelqu’un photographier avec son portable. Est-ce qu’on a le doit ? p.33

 

Il y a des gens, des populations, qui ne se croiseront jamais.

Le journal municipal m’apprend que 130 nationalités sont présentes sur l’ensemble du territoire de Cergy. Nulle part ailleurs elles ne se côtoient autant qu’au centre commercial des Trois-Fontaines, à Auchan. C’est ici que nous nous habituons à la présence proche des uns et des autres, mus par les mêmes besoins essentiels de nous nourrir, nous habiller. Qu’on le veuille ou non, nous constituons ici une communauté de désirs. p.38

 

Curieuse impression que le temps ici ne s’écoule pas, qu’il est un présent répété maintes et maintes fois. Qu’il n’y a pas d’Histoire. Même ma mémoire est muette. C’est en dehors de ce lieu, transcrivant tout ceci chez moi, que je me souviens de scènes vues ailleurs, dans d’autres supermarchés, en d’autres époques. p.42

 

Le temps de l’attente à la caisse, celui où nous sommes le plus proche les uns des autres. Observés et observant, écoutés, écoutant. Ou simplement nous saisissant de manière intuitive, flottante.

 

Exposant, comme nulle part autant, notre façon de vivre et notre compte en banque. Nos habitudes alimentaires, nos intérêts les plus intimes. Même notre structure familiale. Les marchandises qu’on pose sur le tapis disent si l’on vit seul, en coupe, avec bébé, jeunes enfants, animaux.